L’économie sociale et solidaire perd ses racines
Gastbeitrag von Romain Biever im Luxemburger Wort 10 Mai 2025 (auf Deutsch)
L’auteur Romain Biever critique dans son article l’évolution de l’économie sociale et solidaire au Luxembourg. Dans les années 2000, celle-ci était marquée par des principes de démocratie de base, de justice sociale et de remise en question du système. Aujourd’hui, en revanche, une approche néolibérale domine, avec des mots-clés comme « innovation sociale », « impact » et « entrepreneuriat social ».
Au lieu de remettre en cause les rapports de pouvoir dans la société, il s’agit désormais de gérer efficacement les problèmes sociaux – souvent de manière technocratique et guidée par le marché. L’idée initiale d’autonomisation collective est éclipsée par des projets à court terme, des indicateurs de performance mesurables (KPIs) et une évaluation externe de l’impact. La participation démocratique a largement été remplacée par une « consultation des parties prenantes » symbolique.
Biever met en garde contre la perte de la substance critique de l’économie sociale. Celle-ci est en train de devenir une composante fonctionnelle du système existant, qu’elle cherchait autrefois à remettre en question. Il appelle à ne pas célébrer l’innovation de manière aveugle, mais à s’interroger sur son utilité réelle, sur qui en bénéficie et sur ce qui est sacrifié en chemin – notamment la solidarité, la démocratie et la transformation structurelle.