Evacuation des camps de la honte : dimanche 20.09 à Luxembourg
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Moria c’est fini. Et c’est sans fin. Voilà, mis en mots par l’écrivaine Marie Cosnay, de façon lapidaire, le sentiment et la réalité qui frappe après l’incendie qui a entièrement dévasté le camp situé à Lesbos, en Grèce, où s’entassaient prêts de 13 000 réfugiés pour une capacité d’accueil de 2500 places. Au plus fort des arrivées depuis les côtes turques, le camp comptait plus de 20 000 personnes.
Un peu d’histoire s’impose, elle est rapide et épouse évidemment celle des politiques migratoires européennes. Moria ouvre en 2013, sur un site militaire désaffecté, c’est alors un centre d’enregistrement administratif pour les quelques centaines de migrants qui y font halte sur leur route vers l’Europe du Nord. Deux ans plus tard, dans le sillage de la guerre en Syrie, Lesbos et ses 85 000 habitants voient affluer plus de 450 000 chercheurs d’asile en un an. Moria est le seul lieu disponible, il glissera peu à peu de centre d’accueil à centre de rétention.
La plupart des pays européens ferment alors leurs frontières, Lesbos devient bientôt un goulet d’étranglement pour les réfugiés, et les habitant qui les avaient d’abord accueillis se sentent abandonnés… la situation se crispe. En 2016, L’union européenne signe un pacte migratoire avec la Turquie, qui prévoit le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie en contrepartie d’un soutien financier de la part de l’UE. Celles-ci met alors en place neuf « hot spots » en Grèce – dont Lesbos – et en Italie. Ces centres sont chargés d’identifier les nouveaux arrivants et de séparer les demandeurs d’asile des migrants économiques.
Manifestement, le président turc Recep Tayyip Erdoğan est résolu à se servir de ce levier migratoire comme outil diplomatique et géopolitique. Le bilan reste pour le moins mitigé.
A cette situation déjà tendue, est venue s’ajouter la pandémie de Covid-19, le camp de Moria a été confiné dès le mois de mars. Ce sont apparemment des nouvelles mesures sanitaires qui ont déclenché des réactions hostiles et l’incendie qui a ravagé le camp.
Alors Incendie Moria : une catastrophe prévisible ?
« La situation est indescriptible. » Aurélie Ponthieu
« Il y a la violence de la catastrophe et celle des demandeurs d’asile. » Camille Schmoll
« Il y a une criminalisation à l’encontre des migrants et de ceux qui leur viennent en aide. » Camille Schmoll
« On tourne dans une boucle sans fin et aberrante. » Marie Cosnay
« Il y a un manque de courage politique. » Aurélie Ponthieu
« On attend une solidarité européenne qui n’existe pas. » Aurélie Ponthieu
Jean Asselborn demande (une nouvelle fois) aux communes de faire preuve de «solidarité».
Bientôt des foyers à Käerjeng et Frisange
« En principe, un taux d’occupation supérieur à 80 % ne peut être atteint dans les structures familiales et mixtes vu que l’utilisation de la totalité des capacités est impossible. Par exemple, un lit libre dans une chambre familiale ne peut difficilement être occupé par une personne étrangère , détaille Yves Piron, le directeur de l’ONA. Donc, oui, nos structures arrivent à saturation. » Des pourparlers sont en cours avec plusieurs communes. Et des projets vont se concrétiser prochainement comme à Käerjeng, où une structure modulable de 60 lits doit s’ouvrir au printemps, ou encore à Frisange, qui doit également accueillir une telle structure dans le courant de l’année 2021. Par ailleurs, le foyer de primo-accueil, qui se trouve actuellement à la Logopédie de la capitale, devrait aussi déménager au début de l’année prochaine dans un autre bâtiment, situé route d’Arlon à Luxembourg (capacité : 250 places).
Cette « saturation » et donc ce besoin de nouvelles structures d’accueil s’expliquent par le fait que les demandeurs de protection internationale continuent d’arriver sur le territoire malgré le Covid-19 : 537 demandes de protection internationale ont été déposées depuis le début de l’année contre 1 196 à la même période en 2019 et 1 088 à la période en 2018. Mais aussi par le fait que de nombreux bénéficiaires de la protection internationale (BPI – personne qui a obtenu le statut de réfugié et donc un résident à part entière) n’arrivent pas à trouver un logement et donc continuent d’être hébergés dans l’un des foyers en contrepartie « d’une participation aux frais », dixit Yves Piron.
En effet, aujourd’hui, les structures d’hébergement de l’ONA accueillent à 48,1 % des demandeurs de protection internationale, à 42,8 % des personnes bénéficiant de la protection internationale ou similaire et à 9,1 % des personnes dont la demande de protection n’a pas abouti et autres.
G. Ch. Le Quotidien 7 septembre 2020
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