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Ausbaufähige Integration

Ausbaufähige Integration

ANNETTE WELSCH – LUXEMBURGER WORT 25. August 2021  Editorial

Es sind Bilder einer furchtbaren Verzweiflung, die den Westen erreichen, wenn Menschen sich an Flugzeuge klammern, um Afghanistan noch rechtzeitig verlassen zu können. Menschen, die sich trotz 20 Jahren Krieg und vieler Fehler der westlichen Alliierten die Hoffnung machten, in Freiheit, Würde und Gleichheit, mit Bildung und Chancen ein akzeptables Leben in ihrem Land führen zu können. Sie flüchten vor der Taliban-Diktatur und ihrer strengen Scharia, vor einem drohenden Bürgerkrieg, aber auch vor einer schweren Dürre und Hungersnot.

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Afghanistan : éviter une nouvelle crise de l’asile

« Afghanistan : éviter une nouvelle crise de l’asile », par François Gemenne

TRIBUNE. « Abasourdi » par les propos d’Emmanuel Macron, le spécialiste des migrations estime qu’il est urgent d’organiser l’exil de ceux qui fuiront le régime des talibans.

Par François Gemenne (chercheur)

Des personnes évacuées d’Afghanistan arrivent à Melsbroek, en Belgique. (ISOPIX/SIPA)
Des personnes évacuées d’Afghanistan arrivent à Melsbroek, en Belgique. (ISOPIX/SIPA)

A l’heure actuelle, il est encore difficile de dire combien d’Afghans et d’Afghanes voudront fuir le régime des Talibans – et surtout combien d’entre eux les Talibans laisseront quitter le pays. Certains, dans les cercles européens, évoquent le chiffre d’un demi-million. Et déjà, on sent les dirigeants européens tétanisés par le spectre d’une nouvelle crise de l’asile, semblable à celle des réfugiés syriens, entre 2014 et 2016.

Les terribles images de chaos à l’aéroport de Kaboul rappellent à quel point la fuite du pays est souvent une question de vie ou de mort : certains ont désespérément tenté de s’accrocher à des avions qui décollaient, tandis que d’autres ont confié leur enfant à des soldats américains pour qu’ils les emmènent hors du pays. Vu d’Europe, il est difficile d’imaginer le désespoir et la peur qui poussent certains à laisser leur vie ou leur enfant dans l’espoir d’un exil.

Dans ce contexte, l’allocution du président de la République du 16 août dernier a beaucoup choqué, en France comme à l’étranger. Comme beaucoup, j’ai été abasourdi d’entendre Emmanuel Macron utiliser – à deux reprises – les termes de « flux migratoires irréguliers » pour qualifier l’exil de celles et ceux qui voulaient échapper au régime des Talibans. J’ai été honteux de l’entendre employer le verbe « protéger » dans sa forme réflexive, comme si c’étaient les Français qui étaient en danger, et non les Afghans.

L’Europe n’a-t-elle rien appris de la crise de 2015 ?

Si l’asile reste à ce point associé à un risque de déstabilisation, ce n’est pas seulement parce que le président espère ainsi flatter un certain électorat : c’est aussi parce que l’Europe n’a rien appris de la crise de l’asile qui l’a déchirée il y a six ans, et qui a laissé des milliers de réfugiés syriens périr en mer, et des millions d’autres aux portes de l’Europe. Il existe pourtant des moyens qu’il est possible de mobiliser pour organiser l’asile, et pour protéger le plus grand nombre possible de celles et ceux qui veulent quitter l’Afghanistan.

La priorité est évidemment d’évacuer un maximum de personnes, et en priorité celles et ceux dont la vie est la plus directement menacée, tant que cela est encore possible. Le personnel de l’ambassade de France à Kaboul, sous la houlette de l’ambassadeur Martinon, s’y emploie activement, avec une détermination qui confine souvent à l’héroïsme. Mais la coordination internationale fait défaut, et des avions décollent encore avec des sièges vides, alors que des milliers de personnes s’entassent à l’aéroport dans l’espoir de pouvoir décoller. Une meilleure coordination des listes de personnes à évacuer entre pays occidentaux permettrait de remplir les avions au maximum, et d’accélérer les opérations d’évacuation. Le temps est compté.

Dans un deuxième temps, il importera d’organiser l’exil de celles et ceux qui voudront fuir le régime. On pourra donner raison au président lorsqu’il déclare que « l’Europe ne peut pas, à elle seule, assumer les conséquences de la situation actuelle ». Mais si l’Europe ne prend pas sa part à l’organisation de l’asile, alors ce sont les passeurs qui s’en chargeront. Plusieurs moyens peuvent être mobilisés pour cela : la directive européenne sur la protection temporaire doit être activée immédiatement, pour protéger sans attendre les Afghans menacés. Un programme de visas humanitaires peut être déployé pour accueillir ceux qui ont accès à une ambassade, notamment dans les pays voisins. Une initiative européenne ou internationale peut être mise en place pour répartir les réfugiés afghans dans différents pays et organiser un programme de relocalisation : la Canada ou le Royaume-Uni ont déjà annoncé qu’ils étaient prêts à accueillir un certain quota de réfugiés. Il importe d’organiser dès maintenant des voies légales et sécurisées pour l’accueil des Afghans qui voudront fuir le régime, avant qu’ils ne se jettent eux-mêmes sur les routes de l’exil. L’Europe peut prendre l’initiative d’une telle organisation : si elle ne le fait pas, c’est alors qu’elle risque de se retrouver avec une situation dramatique à ses frontières, avec son lot de drames et d’insécurité.

Ne pas fermer les yeux sur ce qui se passe à Calais

Mais le débat ne peut se cantonner à ceux qui sont toujours en Afghanistan, et doit s’élargir aux exilés qui se trouvent déjà sur le territoire français : nous ne pouvons pas regarder uniquement vers Kaboul en fermant les yeux sur la situation à Calais ou aux portes de Paris. En 2020 déjà, l’Afghanistan était le premier pays d’origine des demandeurs d’asile en France. Il y a urgence à faciliter et à accélérer le regroupement familial des réfugiés afghans en France, et dont la famille se trouve encore en Afghanistan. Les « dublinés » afghans ne peuvent plus être reconduits dans des pays qui pratiquent encore des expulsions vers l’Afghanistan. Il importe de trouver également des solutions de protection pour ceux qui ont été déboutés du droit d’asile au cours des dernières années. Enfin, un accord doit être trouvé avec le Royaume-Uni pour qu’il accepte d’accueillir ceux qui ont fui avant la prise de pouvoir par les Talibans, et qui attendent désespérément de pouvoir passer en Angleterre : il serait incompréhensible que le Royaume-Uni accepte d’accueillir ceux qui viennent directement de Kaboul, mais refuse ceux qui sont à Calais depuis des mois et des années. Les Afghans qui se trouvent sur notre territoire doivent être protégés et accueillis : leurs tentes sont encore régulièrement lacérées, leurs camps de fortune régulièrement démantelés.

Fondamentalement, il importe de réaffirmer le caractère inconditionnel de l’asile. En France, on voit déjà se développer une rhétorique selon laquelle seuls mériteraient d’être protégés les Afghans qui appartiennent à l’élite intellectuelle du pays – journalistes, artistes, activistes… – tandis que les autres, moins privilégiés, devraient être considérés comme des migrants économiques. Déjà, le directeur général de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii) se désole dans la presse que les réfugiés que la France accueillera n’appartiendront pas à l’élite afghane. Protéger, ce n’est pas choisir. Le droit d’asile ne s’applique pas en fonction des classes sociales, et jamais ceux dont la vie est menacée ne constitueront des « flux migratoires irréguliers ». Il ne s’agit pas de protéger uniquement l’élite intellectuelle ou ceux qui ont collaboré avec la France – même si ce sont évidemment ceux-là qui sont les plus menacés actuellement – et de laisser les autres vivre sous le joug des Talibans. Il n’y a pas de « bons » et de « mauvais » réfugiés.

J’ai bien conscience qu’il est plus facile d’écrire ceci dans une tribune de presse que de le mettre en application sur le terrain. J’ai bien conscience des difficultés et de la complexité à organiser l’exil et l’accueil de celles et ceux qui fuiront le joug des Talibans. Pourtant, il en va non seulement de la responsabilité de l’Europe vis-à-vis de celles et ceux qui sont en danger, mais aussi de son intérêt. Nous pouvons encore éviter une nouvelle crise de l’asile.

François Gemenne, bio express

François Gemenne est chercheur du FNRS à l’Université de Liège, où il dirige l’Observatoire Hugo. Spécialiste de la gouvernance des migrations et du climat, il enseigne également à Sciences Po et coordonne le projet de recherche européen MAGYC, consacré à la crise de l’asile. Il a récemment publié « On a tous un ami noir. Pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations », aux éditions Fayard.

« Léducation aux migrations ……

« L’éducation aux migrations permet de recréer les solidarités indispensables pour agir sur les fragilités de notre société »

Un collectif d’associations engagées dans l’éducation aux migrations et de chercheurs spécialisés dans l’étude des phénomènes migratoires dénonce, dans une tribune au « Monde », les amalgames entre immigration, migrants, communautarisme, islam et terrorisme.

Tribune. Suite aux chocs successifs des attaques terroristes, la France subit un traumatisme émotionnel et doute de son modèle d’intégration. Inquiets de la diffusion, dans les discours politiques et médiatiques, des amalgames visant les migrants, considérés comme suspects par nature, nous, acteurs engagés dans l’éducation aux migrations, portons une autre approche, basée sur le discernement et la rencontre des populations. Nous ne sommes pas naïfs : l’usage de la terreur à des fins idéologiques, politiques ou religieuses ne cessera pas dans l’immédiat. Mais, pour que notre société puisse traverser ces épreuves douloureuses, elle doit gagner en empathie et permettre l’inclusion de tous.

Bien qu’elle ne soit pas la cible principale des terroristes, la France paie un lourd tribut. Six ans après les attentats de 2015, elle est toujours frappée par des fanatiques se revendiquant de l’islam. Différentes tragédies, une même justification : punir un pays où la liberté d’expression et la laïcité sont le socle républicain. Cette violence vise à nous terroriser, à nous diviser, nous ne la minimisons pas. Comme toutes les formes d’intégrisme, l’islamisme cherche à anéantir notre capacité à faire société et pousse nos dirigeants vers des politiques perçues comme discriminantes, qui alimentent les extrémismes de tous bords.

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La mécanique de certains discours politiques et médiatiques établit un lien systémique entre islam, islamisme, immigration, insécurité et terrorisme, qui s’ancre dans nos représentations. Pourtant, aucune causalité entre ces notions ne peut être démontrée. Les phénomènes de terrorisme sont présentés comme massifs, or ces individus dangereux ne sont que des dizaines au regard des 14 millions de Français d’origine immigrée, des 5 millions de musulmans sur le territoire, des milliers de demandeurs ou de bénéficiaires de l’asile. Rappelons que les trois quarts des auteurs d’actes terroristes sont français.

Stigmatisation

Sous l’effet du traumatisme collectif, ces raccourcis renforcent la stigmatisation des migrants, des réfugiés, de ceux perçus comme « l’autre ». Parce que les auteurs des crimes sont étrangers ou descendants d’immigrés et disent agir « au nom de l’Islam », tous les immigrés, tous les supposés musulmans deviendraient suspects ? Succomber à ces peurs, c’est infliger une punition collective. L’appel au djihad, en libre-service sur les réseaux sociaux, se joue des frontières et la seule surveillance du Web ne saurait stopper sa diffusion. Enfin, la rhétorique de l’ennemi intérieur peut conduire à suspecter toute personne appartenant à une minorité visible.

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Déconstruire ces amalgames mortifères n’est en rien excuser. Nous appelons au contraire à dénoncer l’islamisme et les violences, symptômes d’une époque où règnent discriminations, racisme, confusion, défiance et infox. Faire entendre des arguments rationnels est complexe, la faute à des préjugés enracinés, confortés par des discours manipulant les faits. Quand nos concitoyens sont tiraillés entre fidélité aux principes d’accueil et peur de ne plus avoir les moyens d’intégrer, il est urgent de comprendre les migrations ; particulièrement dans une société qui résulte de la diversité. Cette appropriation collective, citoyenne, nous l’appelons éducation aux migrations.

Nous sommes nombreux à être acteurs de l’éducation aux migrations. Nos principes constitutionnels sont garants du droit à l’instruction et à l’enseignement supérieur pour tous, contribuant à l’intégration des migrants par la qualification et l’accès à l’emploi. Nos enseignants font vivre la citoyenneté, la laïcité et la fraternité, mais sont insuffisamment formés à la pédagogie des valeurs républicaines. Il nous faut renforcer l’école en développant l’enseignement des faits migratoires et religieux, démocratiser des dispositifs comme « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants », adressés aux parents primo-arrivants.

Initiatives citoyennes

L’audit de la recherche prouve l’abondance des travaux sur les migrations. Ils permettent d’objectiver ces phénomènes et doivent être démocratisés sans instrumentalisation. C’est le propos d’initiatives citoyennes qui se mobilisent pour apaiser le débat public en contrant les infox.

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L’éducation aux migrations est aussi portée par des élus locaux, confrontés à la montée des intolérances et en prise avec des réalités complexes : mineurs étrangers, logement, lutte contre la ségrégation urbaine et sociale résultant de politiques ayant produit un « séparatisme » imposé et subi dans certains territoires. De nombreuses communes s’engagent pour l’accueil inconditionnel.

L’éducation aux migrations résulte de coopérations pluri-acteurs – chercheurs, élus, éducation populaire – convaincus que le développement de l’esprit critique est le socle d’une citoyenneté active. Ces dynamiques émergentes prennent la forme de dispositifs pédagogiques variés (ateliers, formations, expositions, conférences, films), encore trop confidentiels.

Le terrorisme islamiste vise à ériger des murs entre français et étrangers, croyants et non-croyants, entre les musulmans et les autres. L’éducation aux migrations ne constitue pas une réponse à la violence djihadiste, certes. Mais elle travaille en profondeur afin de recréer les solidarités indispensables pour agir sur les fragilités de notre société. Si elle permet de (ré)activer notre sentiment d’appartenance à une humanité commune, alors nous aurons fait un grand pas vers une société plus humaine et moins perméable aux obscurantismes.

Premiers signataires :
Marie-José Bernardot, présidente de Désinfox-Migrations ; Henry Masson, président de la Cimade ; Nathalie Porte, responsable du programme national « Un univers citoyen » d’e-graine ; Mackendie Toupuissant, président du Forim ; Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme ; Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche émérite au CNRS.
Liste complète des signataires : https://fr.scribd.com/document/510536865/Signataires-Tribune-WEB

Rentabel oder abordabel

A senger Carte blanche (RTL 7. Dezember 2020)  mécht de Gilles Hempel, Direkter vun enger Fondatioun a Matbegrënner vum Mieterschutz, sech e puer Gedanken zum neie Mietgesetz.
Carte Blanche vum Gilles Hempel

Virun e puer Méint huet d’Regierung een neit Mietgesetz an der Chamber deposéiert. An dësem Projet de loi ass munches besser a villes och méi kloer gereegelt. Mee eng grondleeënd Approche vum dem Gesetz ass a mengen Ae fundamental falsch: déi vum investéierte Kapital.

Och am neie Gesetz soll déi Reegel bestoe bleiwen, dass de Joresloyer maximal 5% vum Capital investi däerf ausmaachen. A première Vue kéint een dat jo als eng Aart Mietendeckel interpretéieren. Och wann déi 5 % komplett aus der Loft gegraff sinn. Et gëtt keng sachlech Grondlag fir dëse Chiffer. Firwat net 4, 3 oder 7 Prozent?

Mee dee vermeidleche Mietdeckel stellt just sécher, dass den Investisseur weiderhi säi Profit maache kann. Ob de Locataire sech de Loyer leeschte kann, huet hei keng Relevanz. Et gëtt just no de finanziellen Interesse vum Vermieter gekuckt an net no deene vum Locataire.

Wunnen ass e Mënscherecht! An dofir sollt bei esou engem Gesetz och de Mënsch am Mëttelpunkt stoen. An zwar deen, dee wunnt a muss bezuele fir ze wunnen. An net deen, dee fënnt, dass den Handel mam Wunnen ee gutt Geschäft ass.

Mat der Approche vum Capital investi maache mir awer genau dat: Mir riichten eis nom Kapital an net nom Mënsch. Mir stelle sécher, dass den Investisseur säi Kapital rentabiliséiere kann.

De Locataire, dee kee Kapital huet, a sech bei dëse Präisser och keent uspuere kann, deem bleift just säi Loun fir wunnen ze goen. A vun deem Loun muss en och nach kënnen iessen a sech kleeden. Mee dat ass fir vill Leit net méi méiglech.

All Mënsch soll kënnen e Liewen an Dignitéit féieren. Eigentlech misst dat d‘Referenz sinn, wann esou Gesetzer geschriwwe ginn. An net nëmmen de Profit vun deenen, déi dat Geld wat se ze vill hunn, an Immobilien investéieren, fir herno nach méi Geld ze hunn.

Dofir brauche mir een equitabele Mietendeckel. Wunnengen däerfen net nëmmen rentabel sinn, si mussen virun allem och abordabel sinn.

Integratiounsparadox

Wann een zwou rezenten Etüde gleeft, da soll Lëtzebuerg eent vun de rassisteschste Länner an der EU sinn a gläichzäiteg e Virreider vun der Integratioun vu Migranten. De Soziolog Fernand Fehlen probéiert, dëse Widdersproch opzeléisen.

A menger leschter Carte Blanche hunn ech iwwer eng europäesch Rassismus-Etüd geschwat, bei där onst Land ganz schlecht ewechkoum. Lo gëtt et eng nei international Etüd, déi d’Integratioun vu Migranten an 52 Länner weltwäit moosst. Bei dësem sougenannte MIPEX-Index, deen elo grad op enger Konferenz vun der Asti virgestallt ginn ass, läit Lëtzebuerg wäit iwwer dem Duerchschnëtt. Et schneit besonnesch gutt bei den Antidiskriminéierungsmesuren, der politescher Participatioun an dem Zougang zur Staatsbiergerschaft of. A wat nach méi positiv ervirzesträichen ass: Zanter deem leschte MIPEX-Index viru fënnef Joer huet de Grand-Duché vill Fortschrëtter gemaach.

Wéi kann een déi zwou Etüden ënnert een Hutt bréngen? D’Zauberwuert heescht: Integratiounsparadox. Dat ass och den Titel vun engem Soziologiebuch, dat op den däitsche Bestsellerlëschte gelant ass; wat jo net all Dag virkënnt an dofir derwäert ass, hei ernimmt ze ginn. Säin Ënnertitel resuméiert d’Haaptthees vum Auteur. En heescht: Warum gelungene Integration zu mehr Konflikten führt. Méi Integratioun féiert zu méi Participatioun an zu méi Amëschen a politesch a gesellschaftlech Diskussiounen.

Dat heescht och méi Kontroversen a gesellschaftleche Stress, well déi Persounen, déi ënner dem Alldagsrassismus oder aneren Diskriminatioune leiden, sech elo trauen, eppes ze soen. A wat se méi oppen Ouere fir hir Problemer bei deenen enge fannen, wat d’Widderstänn bei deenen anere méi grouss ginn.

Esou gesinn ass Populismus an Nationalismus nëmmen en Nieweprodukt vun der neier Offenheet vun der Gesellschaft. Dëse Mechanismus gëtt an deem Buch zumindest fir onst Nopeschland Däitschland nogewisen.

Lo hat ech et bal vergiess. Den däitsche Soziolog heescht Aladin El-Mafaalani.

« An integration policy needs a political lead »

Delano • 30.11.2020 • Serge Kollwelter

While laws have a definite impact on integration in Luxembourg, policies with an implication on the ground are essential, says Serge Kollwelter.

Two recent elements in the area of integration have caught my attention. One is the development of a vaccine against covid-19 by the German firm Biontech by Uğur Şahin. The German teacher of this Turkish-born researcher, raised and educated in Germany, had planned for him what corresponds to modular education (technical college) in Luxembourg. Of course, this would not happen here: although the similar cases I know of do not allow us to establish a rule, it turns out that non-Luxemburgers very often end up in such a system. In Şahin’s case, neighbours of the family pushed him to a high school, and long live the vaccine! Lire la suite

A 500 Wierder iwwert d‘Migrations- and Asylpolitik an der EU

LËTZEBUERGER JOURNAL 27. Oktober 2020
MAX FISCH

Säit Jore gehéiert d’Migratiouns- an d‘Asylspolitik zu enger vun de gréissten Erausfuerderungen vun der Europäescher  Union. Nom grousse Feier am Lager Moria zu Lesbos Ufank September an nodeems dausende vu Migranten duerch déi Katastroph hire leschte Besëtz och nach verluer hunn, huet déi europäesch Flüchtlingsproblematik och rëm d’Aktualitéit dominéiert. An hirer Ried zur Lag vun der EU huet déi nei Kommissiounspräsidentin Ursula von der Leyen de 16. September annoncéiert, dass d’Flüchtlingssituatioun eng vun hire wichtegste Prioritéite wier an dass si zesumme mat de Memberlänner alles géif dru setzen, fir dës Problematik an de Grëff ze kréien. Kuerz drop huet d’Kommissioun dunn och hiren neie Pakt fir d‘Migratiouns- an d‘Asylpolitik virgestallt.

D’Zil vum neie Pakt ass et, fir d’Situatioun vun den Länner un de Grenze vun der EU ze verbesseren a fir innerhalb der EU de richtegen Equiliber tëschent Solidaritéit a Responsabilitéit ze fannen. Et geet drëms, de Länner ënner Drock zu all Moment kënne bäizestoen, fir hinne séier kënnen ze hëllefen, falls se et néideg hunn a fir ze versécheren, dass all eenzelt Land an der EU zur Léisung vum Problem bäidréit.

D´Meenunge gi wäit auserneen

Diskussioune ronderëm déi nei virgeschloen Iddie vun der Kommissioun si grouss. D’Initiativ, eng nei gemeinsam europäesch Migratiouns- an Asylpolitik an d’Liewen ze ruffen gëtt vun all de Memberlänner ënnerstëtzt, mee d’Meenungen iwwert d’Ëmsetzung gi scho säit Joren auserneen a splécken d’Union, dat bleift de grousse Problem. En Deel vun den EU-Länner soe kloer, dass et fir si net méi a Fro géif kommen, Flüchtlingen opzehuelen an dass et drëms geet, d’Immigratioun insgesamt ze verréngeren an immens vill Drock läit op den Länner un de Baussegrenze vun der EU, déi duerch hir geografesch Lag am meeschte mat der Flüchtlingsproblematik ze kämpfen hunn an am meeschten Ënnerstëtzung brauchen. Fir dësen ze reduzéieren an och fir dass déi Länner, déi keng Flüchtlingen ophuelen, trotzdeem zur Léisung vum Problem
bäidroe kënnen, huet d’Kommissioun mam ‚Return Sponsorship‘ eng nei Idee presentéiert, déi eng vun de groussen neie Mesurë vum Pakt ass. Vereinfacht erkläert ass dat eng Mesure, wouduerch Memberlänner d’Responsabilitéit vu Migranten iwwerhuelen kéinten, déi kee Recht op Asyl kritt hunn, an déi dobäi ënnerstëtzen an hinnen hëllefen, fir sécher an a gudde Konditioune rëm zeréck an hiert d’Heemechtsland ze kommen. Laut der Kommissioun géifen déi Migranten, déi kee Recht op Asyl hätten, e groussen Deel ausmaachen a wieren och e grousse Grond fir déi schrecklech Flüchtlingslageren un de Grenzen. Sou kéinte sech déi Memberlänner, déi keng Flüchtlingen ophuelen, sech trotzdeem solidaresch weisen, andeem se hiren Deel zur Léisung vun der Problematik bäidroen.

Eng aner nei Iddi, déi d’Kommissioun an hirem Pakt presentéiert huet, ass ‚pre-entry screening’, wou et drëms geet, fir all d’Leit un de Grenzen ze enregistréieren an eng Sécherheets- an Gesondheetskontroll ze maachen. Dëst soll erbäiféieren, dass et méi einfach ass, den Iwwerbléck iwwert d‘Gesamtsituation ze behalen an dass ee méi séier weess, wéi et fir déi eenzel Flüchtlinge weidergeet a wat se brauchen oder hinne feelt, wat am Interessi vun deenen zwou Säiten soll sinn.

Déi nächst Wochen an Méint wäerten elo ganz wichteg sinn, well et heescht, zesumme mat all de 27 Memberlänner, sou séier wéi méiglech en Accord ze fannen, Kompromësser anzegoen an erauszefannen, wéi eng nei Iddie vun der Kommissioun ënnert wéi enge Konditiounen ëmzesetzen sinn an ob dëse Pakt den éischte Schratt an eng nei kloer europäesch Migratiouns- an Asylpolitik ass.

En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie

A quelques jours de la sortie de son dernier ouvrage, « On a tous un ami noir », qui traite de la migration, François Gemenne a une position très critique vis-à-vis du pacte migratoire de l’UE. « Quand on écoute Ursula Von Der Leyen parler du pacte sur la migration, on a l’impression d’entendre une vendeuse de voitures d’occasion qui essaie de faire passer pour neuve une voiture qui est en panne depuis 20 ans. On vit dans une Europe qui va de plus en plus vers l’idée d’une Europe forteresse, qui essaie de réserver un espace de paix et de prospérité à ceux qui sont à l’intérieur. La frontière aujourd’hui permet surtout de rassurer les gens, de leur dire qu’ils sont du bon côté, en excluant ceux qui sont dehors, presque comme s’ils étaient déjà en dehors de l’humanité. »

François Gemenne : « En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie »

François Gemenne : « En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie » (vidéo)

Aligner les pays européens

« On ne parvient pas à trouver un accord entre les 27 pays européens pour avoir une vraie politique d’asile et des migrations commune. » En témoigne d’ailleurs la position de la Hongrie. « On a tellement bien discuté avec Viktor Orban qu’on lui a laissé directement écrire le nouveau pacte. Autant la Commission Junker proposait des choses qui me semblaient aller dans le bon sens, mais qui se heurtaient systématiquement aux refus des états membres. Autant, ici, on a l’impression d’une capitulation en rase campagne de la Commission qui dit à Orban : puisque de toute façon vous allez rejeter ce qu’on propose, écrivez-le directement et on va vous proposer, non seulement une solidarité dans l’accueil, on va vous proposer aussi d’être solidaires dans les expulsions et de vous aider à renvoyer des gens. » Mais si le Pacte de la Commission précédente était intéressant dans les idées, avec ce que François Gemenne décrit comme une situation idéale de progrès, dans les faits il était ingérable sur le plan politique. « Cette fois on a l’impression que la Commission part du point de vue des États et propose quelque chose qui va forcément leur convenir, qui aura sans doute plus de chances d’être accepté. Le problème, c’est que c’est une sorte de nouvelle fuite en avant où les frontières extérieures semblent constituer le seul horizon politique commun. Je le vois comme une sorte de défaite politique et comme une sorte de compromis entre la lâcheté et la xénophobie. Je pense vraiment que la Commission pouvait proposer mieux. »

 

 

«La crise de l’asile a montré que l’Union européenne ne fonctionnait pas»

Philippe De Bruycker est spécialiste du droit de l’immigration européen et professeur à l’ULB.

Philippe De Bruycker a codirigé une proposition de réforme du paquet asile et migration élaborée par des universitaires, « De Tampere 20 à Tampere 2.0 ».

La réforme du paquet asile et migration est bloquée depuis des années. Pourquoi ?

C’est l’héritage des décisions de relocalisation imposées en 2015 aux Etats membres qui n’en voulaient pas. Pour ces derniers, ces relocalisations obligatoires sont considérées comme contraires à leur vision de souveraineté, une ligne rouge à ne pas franchir, totalement inacceptable. L’idée d’un mécanisme de solidarité à la carte aurait de plus grande chance d’être accepté… Mais peut-être suis-je trop optimiste.

A l’époque le geste fort de la Commission, son sens de solidarité et d’humanisme, avait été largement salué. C’était une erreur ?

C’était la solution idéale dans un monde théorique. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. On a complètement bloqué le débat politique et les relocalisations n’ont quasi pas eu lieu : les Etats de Visegrad (Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie) n’y ont pas ou à peine participé, préférant essayer une condamnation devant la Cour de justice de l’UE. La situation s’est d’une certaine manière débloquée en négociant avec les Turcs et les gardes-côtes libyens pour bloquer les flux. L’Italie a même conclu un accord de coopération avec le soi-disant gouvernement libyen. On est sorti de la crise du point de vue numérique mais on reste dans un climat de crise car des problèmes persistent : l’arriéré des dossiers en Grèce et les psychodrames à chaque débarquement de bateau qui impliquent à chaque fois une nouvelle négociation de relocalisations.

Il y a un grand écart idéologique entre les deux approches : la solidarité européenne pour gérer l’asile, puis la sous-traitance à des autorités. questionnables.

Le contraste est très frappant. On le voit dans l’attitude ambivalente de l’Allemagne, qui ouvre les frontières puis quelques semaines plus tard dit qu’il faut bloquer les flux et passe un accord avec la Turquie. La position de Merkel sur l’ouverture des frontières était lourde à porter politiquement en Allemagne. Et les solutions qu’on a trouvées via ces accords avec des pays tiers posent des questions morales et politiques : la Turquie est-elle bien un pays tiers sûr pour les demandeurs d’asile ? Répond-elle strictement aux conditions de la Convention de Genève ? Cela n’a pas vraiment été tranché. Avec la Libye, c’est bien pire : personne ne va prétendre que la Libye est un pays tiers sûr, certainement pas pour les demandeurs d’asile. Au fond, l’UE délègue à la Turquie et aux gardes-côtes libyens la gestion des flux migratoires en leur demandant de retenir les demandeurs d’asile, des sortes de « pull back ».

D’autres tentatives de réformes ont été amorcées depuis, pourquoi n’ont-elles pas davantage abouti ?

En 2016, la Commission a proposé un mécanisme de crise avec relocalisation obligatoire dès qu’un pays dépassait 150 % d’une charge de demandes d’asile considérée comme normale. Le Parlement européen est allé encore plus loin en proposant d’enclencher le mécanisme dès 100 %. Ce qui était tout à fait inacceptable pour le groupe de Visegrad. Le dossier est revenu en juin 2018 en Conseil européen avec des conclusions très nébuleuses. On introduisait le concept de plateformes de débarquement, censées faire le tri entre les personnes, et l’idée de centres de contrôles d’où s’opéreraient les retours. La Commission a fait le service minimum avec des « non papers » très, très vagues pour expliciter ces mécanismes, semble-t-il pas convaincue et n’ayant pas apprécié le fait de se voir refiler la patate chaude. Toutes ces idées ont disparu une fois les conclusions adoptées.

Quel a été l’impact, au-delà des seules questions migratoires ?

La crise migratoire a été médiatisée à l’extrême – il faut dire qu’il est rare de voir 1 million de personnes converger en quelques mois vers l’Europe –, montrant des Etats agissant dans le désordre le plus complet. La route des Balkans, qu’on a laissé les gens traverser, n’aurait jamais dû exister en vertu des règles européennes. Et on peut applaudir la position de l’Allemagne d’ouvrir ses frontières, mais c’est une transgression du règlement Dublin. Ce désordre extraordinaire a montré une incapacité à résoudre la crise de l’asile qui était d’ailleurs surtout une crise de gestion : 1 million de personnes, ça ne devrait pas être ingérable à l’échelle de l’UE, il suffit de voir ce qui s’est passé au Liban où un nombre similaire de réfugiés a été absorbé. Cette crise a montré que l’Union européenne ne fonctionnait pas, alors même que c’est fondamentalement une responsabilité des Etats membres dans la mise en œuvre de la politique d’asile. Plus largement, elle a mis en lumière les divergences de vues quant au futur de l’Union européenne. Le groupe de Visegrad a posé le débat : l’Europe doit-elle être un territoire d’immigration ? Accueillir une population musulmane ? Cela a permis d’installer l’idée d’un agenda caché de Bruxelles visant à faire des Etats européens des Etats multiethniques. La Pologne a même plaidé pour que l’homogénéité ethnique de sa population, qu’elle ne voulait pas entacher, soit reconnue comme son identité constitutionnelle. La crise de l’asile a généré un débat très profond sur l’identité de l’Union européenne alors qu’on sait très bien que les flux ne peuvent pas être endigués à long terme. La crise financière ou, à présent, la crise du Covid n’ont jamais suscité d’opposition de blocs avec un débat Est-Ouest sur un enjeu aussi symbolique que la migration. L’impact a été extrêmement profond.

Vous êtes optimiste pour la suite ?

Non. Les premiers éléments donnent l’impression que le pacte est une mise sur le papier de l’expérience vécue en Grèce et je ne vois pas bien pourquoi tout à coup ça fonctionnerait. J’ai l’impression qu’on n’a pas trouvé de solution et qu’on s’en contente. Les accords avec les pays tiers permettent de gérer les flux, donc, pour les politiques, s’il n’y a pas d’urgence, il n’y a pas de problème. La question est de savoir ce qui va se produire quand une nouvelle crise arrivera.

 

Le Soir 22 septembre 2020