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Les propositions de l’ASTI aux communes

Dans la perspective des élections communales, l’ASTI a présenté des propositions pour les communes

les voici

Echos dans la presse: Wort online du 7 février 2023

 

Le Quotidien 11 février 2023

L’ASTI met la pression aux communes

  • Le président de l’ASTI, Evandro Cimetta (à g.), et le porte-parole Sérgio Ferreira ont égrené les propositions.

    Photo : fabrizio pizzolante

Quatre mois avant les élections communales, ouvertes pour la première fois aux résidents étrangers, l’ASTI rappelle que c’est au niveau local que se joue le vivre-ensemble.

Avec les élections communales du 11 juin en ligne de mire, l’ASTI a enchaîné les rencontres avec les partis politiques ces derniers mois, et porté une série de propositions au service du vivre-ensemble auprès des sept partis représentés à la Chambre des députés – DP, LSAP, déi gréng, CSV, pirates, déi Lénk et ADR.

Après avoir bouclé cette tournée il y a quelques jours à peine, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés en tire un bilan globalement positif, sans pour autant se faire d’illusions : «On sait que ce genre de rendez-vous ne permet pas de débattre des questions de fond», reconnaît le porte-parole Sérgio Ferreira, à quelques mois de ce scrutin qui sera, pour la première fois, ouvert à tous les résidents.

«Un moment nouveau et une avancée pour la démocratie luxembourgeoise», salue l’ASTI, qui a mené ce combat en faveur de l’égalité pendant plus de 30 ans. «La société a changé et, qu’on le veuille ou non, l’immigration est l’un des éléments qui la structurent», note Sérgio Ferreira.

Mais pour cet ancien journaliste, il ne faudrait pas croire que cette récente victoire change tout : «L’ouverture prônée dans les discours est, dans les faits, encore accompagnée de messages contradictoires», pointe-t-il. «La loi accordant le droit de vote aux étrangers aux élections locales a été adoptée en juillet. Six mois plus tard, les députés révisaient la Constitution en ces termes: les Luxembourgeois sont égaux devant la loi, excluant de nouveau les étrangers.»

Autant de signaux qui compliquent leur accueil au Grand-Duché, là où l’ASTI plaide pour une approche globale doublée d’efforts permanents, «pas juste le temps de l’une ou l’autre campagne alibi», notamment de la part des communes : «Leur rôle dans le vivre-ensemble est décisif. Pourtant, par manque de volonté politique, beaucoup sont dans l’immobilisme total. Comment espérer que les gens s’intéressent aux élections? Encore faut-il alimenter cet intérêt», sourcille Sérgio Ferreira, pour qui «investir dans notre démocratie est essentiel».

D’où l’une des revendications de l’association, réclamant la suppression des commissions consultatives pour étrangers au sein des communes, jugées dépassées. «Les étrangers ne sont pas à part : ils sont des citoyens comme les autres, avec le droit de vote, et cela doit se refléter dans toute la vie locale. Pourquoi un ingénieur portugais siègerait-il à la commission des étrangers au lieu de celle dédiée aux travaux publics?», interroge le porte-parole, précisant que les commissions véritablement mobilisées et actives restent l’exception, la plupart servant davantage de prétexte. Sur ce point, le projet de loi présenté hier (lire ci-contre) pourrait faire bouger quelques lignes.

Des Luxembourgeois «pas comme les autres»

Parmi d’autres propositions, l’ASTI remet sur la table la question de la répartition équitable des réfugiés dans les communes du Luxembourg – 4e pays de l’UE à accueillir le plus de réfugiés par habitant : «Les autorités communales doivent suivre la tendance nationale et prendre conscience du partage de la responsabilité», argumente-t-il, rappelant que certaines communes ont concédé des efforts disproportionnés ces derniers mois par rapport à d’autres.

Sur le front des inscriptions sur les listes électorales, si la capitale annonçait le mois dernier que seuls 7 % de ses habitants étrangers y figuraient – alors qu’ils représentent près des trois quarts de sa population – l’ASTI veut rester confiante : «Le nombre d’électeurs étrangers potentiel est cinq à six fois plus important par rapport à 2017, et puis beaucoup ont acquis la nationalité luxembourgeoise entretemps et n’apparaissent plus dans les statistiques», analyse Sérgio Ferreira qui compte aussi sur les deux mois restants jusqu’à la date butoir du 17 avril 17 h. «On ne s’attend pas à une ruée, mais on sait, par expérience, que c’est dans les dernières semaines que les inscriptions s’enchaînent.»

Quant à la place des candidats étrangers ou d’origine étrangère sur les listes présentées cette année par les partis, il semble qu’elle soit plus large qu’au dernier scrutin, avec un bémol cependant : «La double nationalité de ces candidats est systématiquement précisée. On continue donc à leur dire qu’ils ne sont pas des Luxembourgeois comme les autres.»

jepeuxvoter.lu

Des commissions ouvertes aux frontaliers

Issu d’une consultation publique menée en 2019, le projet de loi sur le «vivre-ensemble interculturel» présenté mardi par la ministre de l’Intégration, Corinne Cahen, doit réviser le texte en vigueur datant de 2008 et dont le seul modèle d’intégration passe par l’acquisition de la nationalité. Cette révision met l’accent sur la participation citoyenne locale, notamment à travers de nouvelles «commissions communales du vivre-ensemble interculturel» ouvertes aux travailleurs frontaliers exerçant dans la commune. La Chambre des députés se penchera sur la future loi ces prochains mois.

Piilux : « Le texte de la Constitution est certes progressiste, mais… »

WOXX  Von Isabel Spigarelli | 2023-01-19 | Interview

Six mois avant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution luxembourgeoise, la « Plateforme immigration et intégration Luxembourg » (Piilux) a organisé cette semaine une table ronde sur le texte reformé. Antoni Montserrat Moliner et Franco Barilozzi, tous deux membres de la plateforme, ont abordé avec le woxx certains passages douteux, le droit de vote aux élections communales pour les non-Luxembourgeois-es ainsi que le sort des femmes migrantes.

Participation non – voulue !

Vous vous rappelez que dans la plénière de Huncherange la participation des dpi à la gestion du foyer avait été évoquée, notammen par le biais d’un organe consultatif prévu dans la loi

(art 10.7 de la loi du 18 décembre 2015:) « )Les demandeurs peuvent participer à la gestion des ressources matérielles et des aspects non matériels de la vie dans la structure d’hébergement par l’intermédiaire d’un comité ou d’un conseil consultatif représentatif des personnes qui y sont hébergées. »

Par la question parlementaire 7332 la députée Nathalie Oberweis a interrogé le Ministre de l’Immigration qui y a répondu :

Alors que l’article 10.7 de la loi du 18.12. 2015 évoque un comité ou un conseil consultatif dans les structures d’hébergement permettant aux résident.e.s d’avoir une voix au chapitre, il s’avère qu’à ce jour aucune instance pareille n’est en place. Comment expliquer ceci alors qu’il s’agirait d’un outil de participation essentiel. Qu’envisagez – vous pour remédier à ce non-respect de la loi ?

L’article 10, paragraphe 7, de la loi Accueil du 18 décembre 2015 constitue une transposition fidèle de l’article 18, point 8, de la directive 2013/33 (UE) du 26 juin 2013. Lesdits comités ou conseils consultatifs peuvent être mis en place sur demande d’une majorité des demandeurs de protection internationale de la structure d’hébergement respective. Ceci dit, de manière générale, les demandeurs sont incités de participer activement à la vie quotidienne dans les structures en collaborant avec le personnel encadrant qui a notamment pour mission de faciliter leur responsabilisation et autonomisation et de promouvoir leur intégration dans la société d’accueil.

Quelques constats et remarques :

  • aucun comité pareil n’existe: situation assumée par le Ministre,
  • l’absence d’initiative des gestionnaires est tout à fait ok: l’initiative appartient aux résidents (seuls) . Encore que cette interprétation ne figure pas telle quelle dans la loi. Celle – ci parle de représentativité, ce qui laisse entendre qu’il y aurait par exemple des élections ..
  • nul n’étant censé ignorer la loi, les résidents devraient agir de leur propre chef. Nul besoin/ intérêt de les informer de leur droit ?
  • en quoi consiste cette incitation ?
  • ne devrait – il avoir une information affichée dans chaque foyer rendant attentive à ce droit : au Ronnen Desch d’en proposer une (en x langues) avec prière de la diffuser et afficher ? Appui à demander à Ombudsman, OkaJU , CCDH, etc?

Hélas, l’absence de comité consultatif est entériné officiellement par le Ministre!

La question parlementaire en question:ici

Nei Struktur fir Flüchtlingen

Nei Struktur fir Asyldemandeuren um Kierchbierg

100komma7 5. Januar 2023

Um Kierchbierg ass Enn Dezember eng weider Flüchtlingsstruktur vum Office national de l’accueil mat enger Kapazitéit vun 120 Better opgaangen. 44 Asyldemandeure wieren an Tëschenzäit an dat fonkelneit Gebai mat 24 Duschen, 29 Toiletten, sechs Kichen an engem Fitnessraum erageplënnert, esou den Ausseminister Jean Asselborn.

De nouvelles capacités pour l’accueil des réfugiés

Le Luxembourg compte désormais près de 7 400 lits pour assurer un «accueil digne» des personnes fuyant leur pays d’origine. En 2022, 3 400 lits ont été créés, non sans problèmes.

Le Quotidien 5 janvier 2023

Le CLAE dans les media

Dans Le Quotidien du 9 décembre Pascale Zaourou, la présidente du CLAE plaide e.a. pour un Ministère de la Citoyenneté dans le prochain gouvernement.

Accueil et intégration : La citoyenneté pour en finir avec la « figure de l’étranger » dans WOXX du 9 décembre 2022
Les politiques d’accueil et d’intégration ne permettent pas aux immigré-es d’accéder pleinement à la citoyenneté, de disposer des mêmes droits sociaux, économiques et publics que le reste de la population. Face à ce constat, le Comité de liaison des associations d’étrangers plaide pour la création d’un « ministère de la Citoyenneté », dont il a présenté les contours et objectifs début décembre.

 

et un article dans la Revue du 22 décembre de Stefan Kunzmann

 

La langue, «premier vecteur d’intégration»

Paperjam 21 décembre 2022

260 pages, 1.500 mots, trois langues: voici le nouveau dictionnaire ukarinien-luxembourgeois-français de l’Asti et du ministère de l’Éducation nationale. (Photos: MENEJ, Mike Zenari. Montage: Maison Moderne)

260 pages, 1.500 mots, trois langues: voici le nouveau dictionnaire ukarinien-luxembourgeois-français de l’Asti et du ministère de l’Éducation nationale. (Photos: MENEJ, Mike Zenari. Montage: Maison Moderne)

L’Asti a publié un dictionnaire ukrainien-luxembourgeois-français, imprimé par le ministère de l’Éducation nationale. Une étape importante pour l’apprentissage de la langue comme vecteur d’intégration des réfugiés.

L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) vient de sortir son dictionnaire ukrainien-luxembourgeois-français. Son directeur politique, Sérgio Ferreira, nous le présente.

Il est destiné aux réfugiés ukrainiens comme aux personnes les accueillant ou s’intéressant à leur langue. Entre le 1er mars et le 31 octobre 2022, 4.774 Ukrainiens ont introduit une demande de protection temporaire au Grand-Duché.

Quel travail a été effectué pour réaliser ces 260 pages?

Sérgio Ferreira. – «En 2016, nous avons édité un dictionnaire arabe, quand nous avions beaucoup de réfugiés de Syrie. Ont suivi l’édition farsi/dari pour les personnes venant d’Afghanistan et d’Iran, puis une version en tigrigna pour les Érythréens. Il nous a donc paru naturel d’aller vers cette voie quand la guerre a commencé en Ukraine.

La personne qui avait coordonné les premiers dictionnaires s’est mise à disposition, aidée par trois bénévoles ukrainiennes. L’une était là depuis quatre ans et parle luxembourgeois. Elles ont utilisé les vocables des éditions précédentes, en ajoutant des mots qui ont paru intéressants. Le ministère de l’Éducation nationale s’est chargé de la mise en page et de l’impression.

De 5.000 exemplaires. Combien cela a-t-il coûté?

«Je ne connais pas le chiffre. Nous avons vu, lors de sa visite à des classes de formation pour adultes, que ces dictionnaires sont très utiles et appréciés.

D’autres pourraient-ils être imprimés?

«Oui. Mais nous espérons que les choses vont se calmer.

À combien d’exemplaires aviez-vous imprimé les précédents?

«2.500 pour la version arabe, 1.500 pour les deux autres.

Pourquoi le français et le luxembourgeois, mais pas l’anglais?

«Au niveau international, il existe déjà pas mal de dictionnaires anglais. Nous avons choisi la langue nationale et celle de tous les jours.

Tout ce qui facilite la communication n’est pas une dépense mais un investissement.

Combien d’institutions ont-elles reçu des exemplaires?

«Environ 30. (Lycées accueillant des élèves ukrainiens, adultes apprenant le français, au Centre de primo-accueil, offices sociaux, associations en contact avec les réfugiés, ndlr)

Il est aussi possible de le demander au ministère de l’Éducation nationale (sfa@men.lu). Gratuitement?

«Oui. Il n’y a pas de conditions strictes. Dans un pays comme le Luxembourg, nous avons beaucoup de langues écrites et parlées tous les jours. Tout ce qui facilite la communication n’est pas une dépense mais un investissement.

La langue étant un vecteur d’intégration…

«Peut-être le premier et le plus important, au-delà du travail. Pour travailler, il faut parler les langues, c’est pour cela que leur apprentissage est fondamental.

Le dictionnaire compte 1.500 mots. A-t-il vocation à être étoffé?

«Ce n’est pas envisagé. Nous regardons, avec d’autres associations, la possibilité de travailler sur une version en braille.

Quelles sont les autres actions de l’Asti pour intégrer via la langue?

«Nous avons laissé tomber les cours, parce que cela coûte de l’argent et qu’il n’y a pas de financement public. Nous nous sommes donc recentrés sur des activités pratiques. Nous avons un pool de 300 personnes disponibles, en ligne ou par téléphone, pour des séances de dialogue deux à trois fois par semaine. Dans la majorité des cas, les gens finissent pas se rencontrer.

Avec le financement du ministère du Travail et du Fonds social européen, nous avons aussi lancé des cours de langues ciblés sur des métiers en pénurie.»

Le Service de la formation des adultes du ministère de l’Éducation nationale propose également des cours d’intégration linguistique aux demandeurs et bénéficiaires de protection nationale. Ils comptent 1.339 participants adultes, la majorité de Syrie (447), d’Ukraine (306), d’Érythrée (253) et d’Afghanistan (81), ndlr.