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Un an de guerre: Le Luxembourg a tendu la main à 5.000 réfugiés ukrainiens

Virgule, 23 février 2023

Dès les premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, le Luxembourg s’est organisé pour accueillir des réfugiés. Quelque 5.000 au total sur toute l’année 2022. Ils et elles ont bénéficié du mécanisme de protection temporaire.

Le chiffre, tiré du bilan de l’année 2022 en matière d’asile, d’immigration et d’accueil, donne la mesure de l’afflux pour un pays comme le Luxembourg. En l’espace de deux mois, mars et avril, l’Office national de l’accueil (ONA) a accueilli, dans ses structures d’hébergement, plus de monde que durant toute l’année 2021. 2.219 Ukrainiens fuyant la guerre avaient ainsi été orientés vers des sites de l’ONA au 30 avril; 2.134 personnes ayant effectué une demande de protection internationale ont été accueillies à l’ONA en 2021.
Politik , Aufnahme von Personen die internationalen Schutz beantragen in Luxemburg , PK Jean Asselborn und Maurice Bauer Foto: Anouk Antony/Luxemburger Wort
Presque autant de réfugiés qu’au moment de la crise de 2015

Ces réfugiés ukrainiens, justement, ne bénéficient pas de la protection internationale mais d’un mécanisme particulier: la protection temporaire, déclenchée par le Conseil de l’Union européenne le 4 mars 2022 pour gérer l’afflux massif de personnes déplacées dans les pays membres.
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La protection temporaire peut être prolongée

Ainsi, l’an passé, 5.039 citoyens ukrainiens ont déposé une demande de protection temporaire auprès du ministère des Affaires étrangères. Dans le détails, il y a 1.657 hommes et 3.382 femmes; parmi eux, 1.715 mineurs. La quasi-totalité l’ont obtenue, il y a eu seulement 89 refus car les conditions n’étaient pas remplies.
„Es gibt keine Diskriminierung“ betont Außen- und Immigrationsminister Jean Asselborn (LSAP) mit Blick auf den Umgang mit den Flüchtlingen aus der Ukraine.

Comment le Luxembourg entend maîtriser l’afflux de réfugiés

Cette protection temporaire a une validité d’un an. Les premières attestations arrivent donc à échéance le 3 mars, mais peuvent être renouvelées. «En fin d’année 2022, toutes les procédures et démarches liées à la prolongation (…) ont été lancées. Ainsi, toutes les personnes qui souhaitent prolonger la durée de validité de leur protection temporaire seront convoquées à un nouveau rendez-vous au sein du guichet unique lors duquel elles se verront attribuer une nouvelle décision et une nouvelle attestation au courant des premiers mois de l’année 2023», indique le ministère des Affaires étrangères et européennes.
L’ONA a dû gérer l’afflux de réfugiés

Ce guichet unique a été spécialement mis en place à Luxembourg. Il regroupe les services de différents ministères, de la police ou de la poste afin de faciliter les démarches des réfugiés ukrainiens. Il était ouvert cinq jours sur sept au départ, un jour par semaine depuis début juillet, quand le nombre d’arrivées a considérablement diminué.
Accusées de faire moins d’efforts, les autorités wallonnes rappellent que «les Ukrainiens ont la liberté de s’installer où ils veulent dans le pays».
L’ONA a doublé sa capacité d’hébergement en un an

On retrouve aussi à ce guichet unique l’ONA, cité en début d’article. Tous les réfugiés ukrainiens n’ont pas atterri dans ses structures – il y a aussi eu, par exemple, des familles d’accueil – mais son réseau d’hébergement (des dizaines de sites) en a tout de même pris en charge une grande partie.

Il y a eu un pic de 741 arrivées d’Ukrainiennes et Ukrainiens à l’ONA au cours de la semaine du 7 au 13 mars 2022. «Rien que pour le mois de mars, cela correspondait à une moyenne de 53 personnes par jour», rappelle l’Office national de l’accueil. Qui, pour héberger aussi bien les réfugiés de la guerre en Ukraine que les autres personnes ayant introduit une demande de protection internationale, a augmenté sa capacité d’accueil à 7.000 lits en 2022.

J’aime mon quartier : café des langues

Le service «J’aime mon quartier – Travail communautaire» de l’ASTI va proposer des cafés des langues mensuels au centre culturel Drescherhaus de Dommeldange (26A, rue du Château). Le premier rendez-vous est fixé au mercredi 22 février à 19 h. Les personnes intéressées auront l’occasion de découvrir plusieurs langues de manière décontractée aux côtés de participants d’origines et nationalités diverses. À chaque table, les apprenants pourront converser dans une autre langue : français, allemand, anglais, italien, espagnol, portugais, luxembourgeois… Ces rendez-vous constituent donc l’occasion de mettre en pratique ou perfectionner ses connaissances dans un cadre extrascolaire et informel. Et pour ajouter une ambiance encore plus conviviale à ces soirées d’échange et de rencontre, chaque participant recevra des jetons lui permettant de consommer deux boissons gratuites.

Le calendrier se déroulera de la manière suivante, pour des séances d’environ 1 h 30, toujours à 19 h : 29 mars, 26 avril, 24 mai, 28 juin (au parc Laval, si la météo le permet), 27 septembre, 25 octobre, 29 novembre. Si la participation gratuite et ouverte à tous, l’inscription est obligatoire au plus tard la veille de l’événement par courriel à travcom@asti.lu.

Les propositions de l’ASTI aux communes

Dans la perspective des élections communales, l’ASTI a présenté des propositions pour les communes

les voici

Echos dans la presse: Wort online du 7 février 2023

 

Le Quotidien 11 février 2023

L’ASTI met la pression aux communes

  • Le président de l’ASTI, Evandro Cimetta (à g.), et le porte-parole Sérgio Ferreira ont égrené les propositions.

    Photo : fabrizio pizzolante

Quatre mois avant les élections communales, ouvertes pour la première fois aux résidents étrangers, l’ASTI rappelle que c’est au niveau local que se joue le vivre-ensemble.

Avec les élections communales du 11 juin en ligne de mire, l’ASTI a enchaîné les rencontres avec les partis politiques ces derniers mois, et porté une série de propositions au service du vivre-ensemble auprès des sept partis représentés à la Chambre des députés – DP, LSAP, déi gréng, CSV, pirates, déi Lénk et ADR.

Après avoir bouclé cette tournée il y a quelques jours à peine, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés en tire un bilan globalement positif, sans pour autant se faire d’illusions : «On sait que ce genre de rendez-vous ne permet pas de débattre des questions de fond», reconnaît le porte-parole Sérgio Ferreira, à quelques mois de ce scrutin qui sera, pour la première fois, ouvert à tous les résidents.

«Un moment nouveau et une avancée pour la démocratie luxembourgeoise», salue l’ASTI, qui a mené ce combat en faveur de l’égalité pendant plus de 30 ans. «La société a changé et, qu’on le veuille ou non, l’immigration est l’un des éléments qui la structurent», note Sérgio Ferreira.

Mais pour cet ancien journaliste, il ne faudrait pas croire que cette récente victoire change tout : «L’ouverture prônée dans les discours est, dans les faits, encore accompagnée de messages contradictoires», pointe-t-il. «La loi accordant le droit de vote aux étrangers aux élections locales a été adoptée en juillet. Six mois plus tard, les députés révisaient la Constitution en ces termes: les Luxembourgeois sont égaux devant la loi, excluant de nouveau les étrangers.»

Autant de signaux qui compliquent leur accueil au Grand-Duché, là où l’ASTI plaide pour une approche globale doublée d’efforts permanents, «pas juste le temps de l’une ou l’autre campagne alibi», notamment de la part des communes : «Leur rôle dans le vivre-ensemble est décisif. Pourtant, par manque de volonté politique, beaucoup sont dans l’immobilisme total. Comment espérer que les gens s’intéressent aux élections? Encore faut-il alimenter cet intérêt», sourcille Sérgio Ferreira, pour qui «investir dans notre démocratie est essentiel».

D’où l’une des revendications de l’association, réclamant la suppression des commissions consultatives pour étrangers au sein des communes, jugées dépassées. «Les étrangers ne sont pas à part : ils sont des citoyens comme les autres, avec le droit de vote, et cela doit se refléter dans toute la vie locale. Pourquoi un ingénieur portugais siègerait-il à la commission des étrangers au lieu de celle dédiée aux travaux publics?», interroge le porte-parole, précisant que les commissions véritablement mobilisées et actives restent l’exception, la plupart servant davantage de prétexte. Sur ce point, le projet de loi présenté hier (lire ci-contre) pourrait faire bouger quelques lignes.

Des Luxembourgeois «pas comme les autres»

Parmi d’autres propositions, l’ASTI remet sur la table la question de la répartition équitable des réfugiés dans les communes du Luxembourg – 4e pays de l’UE à accueillir le plus de réfugiés par habitant : «Les autorités communales doivent suivre la tendance nationale et prendre conscience du partage de la responsabilité», argumente-t-il, rappelant que certaines communes ont concédé des efforts disproportionnés ces derniers mois par rapport à d’autres.

Sur le front des inscriptions sur les listes électorales, si la capitale annonçait le mois dernier que seuls 7 % de ses habitants étrangers y figuraient – alors qu’ils représentent près des trois quarts de sa population – l’ASTI veut rester confiante : «Le nombre d’électeurs étrangers potentiel est cinq à six fois plus important par rapport à 2017, et puis beaucoup ont acquis la nationalité luxembourgeoise entretemps et n’apparaissent plus dans les statistiques», analyse Sérgio Ferreira qui compte aussi sur les deux mois restants jusqu’à la date butoir du 17 avril 17 h. «On ne s’attend pas à une ruée, mais on sait, par expérience, que c’est dans les dernières semaines que les inscriptions s’enchaînent.»

Quant à la place des candidats étrangers ou d’origine étrangère sur les listes présentées cette année par les partis, il semble qu’elle soit plus large qu’au dernier scrutin, avec un bémol cependant : «La double nationalité de ces candidats est systématiquement précisée. On continue donc à leur dire qu’ils ne sont pas des Luxembourgeois comme les autres.»

jepeuxvoter.lu

Des commissions ouvertes aux frontaliers

Issu d’une consultation publique menée en 2019, le projet de loi sur le «vivre-ensemble interculturel» présenté mardi par la ministre de l’Intégration, Corinne Cahen, doit réviser le texte en vigueur datant de 2008 et dont le seul modèle d’intégration passe par l’acquisition de la nationalité. Cette révision met l’accent sur la participation citoyenne locale, notamment à travers de nouvelles «commissions communales du vivre-ensemble interculturel» ouvertes aux travailleurs frontaliers exerçant dans la commune. La Chambre des députés se penchera sur la future loi ces prochains mois.